TOPONYMIE
Ou l’histoire d’Istres par les noms.
 
 

ISTRES : On a longtemps cru que l’abondance de bancs d’huîtres fossilisées le long de l’étang de Berre, se rapportait au nom de notre commune. Autrefois, on disait qu’Istres tirait son appellation du latin ostrea (huître) ou du celtique Istr-Mel (montagne d’huîtres) jusqu’à ce que le toponymiste Charles Rostaing dévoile la véritable origine. Ce n’est autre que la racine pré indo-européenne is : hauteur (dénommant la colline où fut bâti le Vieil Istres). Elle serait une variante de vis qui se retrouve dans le Mont Viso, le Vésuve, visok (haut en langue yougoslave) et donc une base plus probable du premier nom connu de notre commune : Ystrio en 964 sur la chartre du Roi Conrad le Pacifique. Les siècles suivants, l’appellation a évolué en Castro Istrensi, Istrium, Istrio, Istro, Istre … s.

La rue des Istres est une petite artère du centre ancien de Pernes-les-Fontaines Selon un ouvrage de Louis Deffinis, intitulé Les rues de Pernes-les-Fontaines (1998), la rue des Istres correspond à une ancienne famille dénommée Istres qui n’a pas laissé de traces dans cette commune. Les noms de famille Istre et Istres ont été nombreux dans le Vaucluse. Cependant, l’auteur précise que la rue des Istres est située sur une butte de 123 mètres de haut et que Istre est un toponyme signifiant hauteur, lieu élevé. Ce qui, d’une part, rejoint la toponymie de Charles Rostaing et dénomme, d’autre part, un vieux quartier de Pernes où les habitants ont pris le nom de ce lieu, vu que les noms de famille découlent souvent d’un nom de lieu. A l’image du château et de Notre-Dame de Beauvoir, le quartier des Istres à Pernes s’est construit sous les enceintes du château vieux et du château neuf. On entrait autrefois dans la rue des Istres par la porte des Istres.

Il existe également une fontaine des Istres à La Verdière (Var). Cette commune a pris naissance sur une colline où trône, à son sommet, le château seigneurial de la Verdière (Xe siècle).


Articles sur la toponymie istréenne publiés par les Amis du Vieil Istres : voir les bulletins n° 5, 10, 12 et 15.


ISTRES : quartiers et lieux dits.
Les appellations actuelles.

Les Arnavaux : Du provençal arnavèu l’argousier (hippophae rhamnoides). Il reste encore une trentaine de ces arbres le long de l’étang de l’Olivier (anse des Arnavaux et rocade du Castellan). Arnavèu, arnaveou se rapportent également en provençal à deux autres espèces florales : le lyciet d’Europe et le paliure dit aussi épine-du-Christ.

Articles publiés par les Amis du Vieil Istres concernant le quartier des Arnavaux : voir le sommaire du bulletin n° 35 et celui du hors-série n° 2.


Les Aumadelles : Entre les coussouls de Calissane et le Luquier. Lieu-dit écrit parfois Augmadelles. On note dans un document du XIIIème siècle qui délimitait le territoire d’Arles, le Cros de l’Olmadelle dit aussi de l’Ormoie et sur le chemin menant à la fontaine de Trassents (Entressen). L’aume, l’oulme, l’houlmeau et le provençal oume sont les anciens noms de l’orme et l’aumède (oumado en provençal) : un bois d’ormes. En raison de sa terminaison, les Aumadelles étaient probablement un petit bois d’ormes. C’est à cet endroit que le canal des Alpines (Boisgelin) se sépare aujourd’hui en trois : une partie allant irriguer Entressen, les deux autres étant les canaux jumeaux. Ces deux branches passent sous l’autodrome de la Crau (centre d’essai BMW) et restent parallèles jusqu’à Bayanne avant de partir irriguer chacune Istres, Fos, Martigues …

L’Aupière : Une colline dont le nom est issu de la racine aup (les Alpes) et de ses dérivés tels Lis Aupiho (les Alpilles), les Opies (point culminant des Alpilles, 498 m) et l’aupihou qui désigne une petite colline souvent soumise aux pâturages. En effet, avant son appellation actuelle, ce quartier fut écrit L’aupillière (en 1640), Lopillère (1689), L’Opilhierra (XVIIIème siècle), L’Opilière (vers 1820). Près de l’Aupière et du défens de Peyremale, existait au XVème siècle un lieu-dit Mont Alp à la signification proche.

Barabant : Selon Charles Rostaing, le terme provient du provençal : barro, barra (la barre) dans le sens falaise rocheuse comme celles du plateau qui domine à ses extrémités la route du Delà et le domaine de Conclué. La terminaison ban, bant avait laissé Charles Rostaing (1904-1999) sans réponse. Baraban pourrait être une contraction de Barre à ban. Le ban désignait en provençal et en ancien français un lieu interdit et qui prohibait au Moyen Age l’accès à une forêt, à un pâturage (synonyme de defens). Soient des terres bannies à la population et surveillées autrefois par des gardes nommés banniers. A moins que Baraban ne soit une déformation de Barlaban. Ce qui nous amène dans ce cas à un massif d’Aubagne, cher à Marcel Pagnol : le Garlaban avec un laban (mot hébreu) qui révèle selon Frédéric Mistral la couleur blanche des roches, comme celles du plateau istréen. Dans ce secteur, de nombreux tombeaux anciens, taillés dans le roc, sont les témoins de cette seconde hypothèse. Cependant la carte de Cassini indique La Barraque, appellation assez commune aujourd’hui. Elle désignait autrefois une petite maison en planches, parfois une cabane ainsi qu’une maison mal bâtie ou vieille … Mais ce terme ne se rapporte pas à l’appellation d’origine.

Les Baumes : Du provençal baumo : grotte, caverne (voir château des Baumes, rubrique patrimoine istréen).

Les Baumes, abris troglodytiques naturels, encore visibles aux alentours de la rue de Monteaux.
Certaines ont été fermées par les propriétaires du château des Baumes pour parquer
les troupeaux et les transformer en cave.      

 


Bayanne : L’appellation Bayanne, déjà citée au XIVème siècle, serait le dérivé d’un nom romain du genre Baillus, propriétaire d’un domaine. Mais Charles Rostaing douta ensuite de l’explication qu’il avait lui-même proposée. Ce doute nous conduit vers d’autres hypothèses : les termes latins baianus, bajanus proviennent d’une ville proche de Naples, Baïes qui était un lieu de plaisance célèbre pour ses eaux et ses bains. La nostalgie de cette ville balnéaire a peut-être incité les romains à baptiser ce quartier qui possédait 5 sources et domine encore l’étang de l’Olivier. Ces sources et le Riau de Bayanne (un ruisseau nommé Baiano dans le Trésor du Félibrige) pouvaient être des lieux où on allait laver, se laver ou chercher de l’eau avec un baquet nommé baio en provençal. Plus tard, le lavoir de Bayanne alimenté par le ruisseau a servi aux lessives de nombreuses ménagères avoisinantes. Divers lieux du Dauphiné sont également appelés Bayanne et issus d’écrits médiévaux comme Baïna, Baiana, Bajana. Dans un traité des bêtes à laine datant de 1770, M.Carlier indiquait que la race de Bayanne était l’une des 3 races de moutons qui pâturaient jadis de Valloire jusqu’à Romans. Dans ce cas, la transhumance serait le lien entre ces ovins alpins dits de Bayanne et le quartier istréen mitoyen à la Crau, terre pastorale. Sur le cadastre napoléonien, les deux Bayanne istréens sont écrits au féminin (La Grande et la Petite Bayanne).

Histoire des mas du quartier Bayanne (Grand Bayanne, Retortier, Saint-Véran, Jean Guirand, Bellons, Guilhem) : voir le hors-série n° 1.


Les Bellons : Autrefois, la draille (chemin de transhumance) de Bellon (au singulier) mais que tout le monde utilisait pour se rendre dans la Crau. Le nom est issu d’une ancienne famille istréenne qui a ensuite et par habitude, baptisé ce quartier près de Bayanne. On connait Joseph Bellon en 1782, propriétaire ménager, qui avait défriché et rénové la Draille de Bayanne qui deviendra plus tard celle des Bellons. Vers 1800, les registres de délibérations citent d’autres Bellon (Jean-Baptiste et Antoine), tous deux cultivateurs. On connait également à Istres un Bellon (berger de profession) en 1795. Ce sont probablement eux que l’on retrouve dans Istres Historique, le livre de Marcel Aymès (1968) où il écrit : un coussou en Crau appelé Peyre Estève arrenté aux frères Bellon pour 4 000 livres en 1790. Le chemin des Bellons nous mène actuellement depuis la route de Miramas jusqu’au mas de Saint-Véran, à proximité de la bergerie Peyre Estève.

Histoire des mas du quartier Bayanne (Grand Bayanne, Retortier, Jean Guirand, Saint-Véran, Bellons, Guilhem) : voir le hors-série n° 1.


Berlette : Plateau au nord de Sivier. Diminutif probable du provençal berlo, berlho : colline.

Berre (étang de) : Les anciennes appellations telle Stagnum Mastromela de Pline ont disparu. Dépression creusée sous l’action de l’érosion et de rivières il y a environ 8 000 ans (glaciation), puis rempli par la Méditerranée (lors du réchauffement). Bère (ancien français) et berro (provençal) désignent une plaine nue, inculte ou peu cultivée.

Blaqueiron : Lieu-dit au nord d’Istres. On connait un défens nommé Blacairon au XIVème siècle, le pont de Blaqueiron au XIXème siècle vers Bayanne et le chemin rural de Blaqueiron au début XXème siècle. Aujourd’hui il reste le canal de Blanqueiron (dérivation de Craponne qui irrigue les quartiers de Sorbes, Saint-Jean, Saint-Etienne et se jette dans l’étang de Berre). Du provençal blaquièro : chênes pubescents (quercus pubescens). Pour desservir un nouveau lotissement, on a créé et dénommé en 1995 le chemin de Blaqueiron débutant son parcours sur le chemin de Sorbes, au nord de l’étang de l’Olivier.

Les Bolles : Du provençal bolo, bouelo et désigne en toponymie un terrain vague, souvent soumis aux pâturages (synonyme de Paty). Bolo se traduit du provençal par boule, à l’image de cette colline semi-sphérique au sommet arrondi qui supervise la sous-préfecture actuelle.


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Le Boucasson : A l’ouest de la gare. Du provençal boucas : un gros ou vilain ou vieux bouc … dénotant un élevage mais ce diminutif peut dériver de bouscas, bouchas : un bois, un terrain boisé.


Calissanne : En Crau (Entre Entressen et Miramas). Selon Charles Rostaing, il est probable que les coussouls de Calissane (nommés cursorii calissana en 1269) proviennent d’un nom romain (Calicius) appartenant à cette époque au domaine du même nom entre Saint-Chamas et La Fare. Peut-être était-ce simplement la route (cursorium) qui menait à ce domaine.

Articles publiés par les Amis du Vieil Istres concernant les coussouls de Calissanne : voir le hors-série n° 1.


Camp de Raoux : Entre Sulauze et l’étang de Berre. Le Camp de Raoux (Camp de Ravos en 1474, camp de Raoul en 1886) n’est autre que le champ (camp, campo en provençal) de Raoux, nom de personne écrit également Raoul sur le cadastre napoléonien et dans plusieurs registres de délibérations municipales jusqu’en 1950 environ. En 1464, le site de nommait Toret de Ravos. Toret est un diminutif de tor : une petite colline et Ravos, Ravous, un nom d’origine germanique se traduisant par … Raoul.

Les Canadels : Près du collège Elie Coutarel. Du latin canna : canne, roseau, jonc) ou du provençal cano, caneu, caneto (même sens). Désigne un lieu humide où poussaient ces plantes. C’était en fait près de la source où émerge la Parabière.

Cansaou : Lieu-dit près du Miouvin. Cansaou est l’équivalent local du Champsaur alpin, soit une évolution provençale de camp sau : le champ blond, doré. Le Cansaou istréen était-il un champ de blé ou une zone campagnarde desséchée et jaunissante ? Charles Rostaing jugea le rapprochement trop facile et s’orienta vers une racine ligure kan (pierre, peut-être associée à tor : colline au sommet plat, hauteur). L’ancien provençal cansel désignait une barrière pierreuse. Pourtant le Cansaou istréen fut écrit Campo Sauro au XVème siècle, comme le Champ Saur alpin (Campo Sauro en 1186).

Cascaveau : Lieu-dit dans le quartier de la Romaniquette qui fut écrit Cacavo, Cacavel, Cascavel, Cacavelle, Cacaveou, Cascaveou, Cacaveau, Cascavau, Cascaveau … des orthographes issues du provençal cascaveù, de l’ancien français Cascaveaux ou encore du moyen français Cascavel : grelot. Selon quelques anciens Istréens, ce grelot ne serait autre que celui que les gardiens de la commune agitaient lors des épidémies de peste, pour prévenir de l’arrivée d’une personne contaminée ou d’un lépreux. D’autres Istréens pensaient plutôt que ce lieu-dit tirait son nom du bruit émis par l’arrivée en cascade du canal de Craponne, se jetant dans l’étang de Berre depuis 1565 environ. Dans ce cas, Cascaveau dériverait de cascavela : bruire comme un grelot et au figuré : faire du bruit, selon divers dictionnaires de langue provençale.

Moulin de Cascaveau : voir page du patrimoine istréen.


La Caspienne : Mas situé entre le Paty et Bayanne. Selon Louis Tronc (président du Syndicat des Arrosants du canal de Craponne et petit-fils d’Auguste Tronc : voir ce nom, rubrique Vieil Istres), le propriétaire qui a ainsi baptisé ce mas au XIXème siècle, était Joseph Sylvestre Hilarion Félix : riche négociant domicilié à Marseille, né à Fos-sur-Mer le 16 mars 1860. Il faisait du commerce avec l’Asie (de l’huile de baleine notamment pour l’éclairage, le tannage des cuirs …). Certes, il n’y a pas de baleine dans la Mer Caspienne mais cette région était le lieu de ses principales transactions, peut-être un lieu de cœur.

Histoire des mas du quartier du Paty (la Gineste, Mas Rose, les Chalve, la Grande Groupède, la Caspienne, Coromandel) : voir le hors-série n° 1.


Le Castellan : Mentionné ad Castellan en 1474. Du latin castellum et du provençal castellas : le château. Aucun manoir et autre résidence seigneuriale connues ne furent bâtis sur cette colline emblématique. Le terme ou ses dérivés ont souvent été employés pour désigner un camp fortifié, un site défensif perché et parfois ses vestiges. Ici, les remparts de la citadelle se rapportent en fait aux murs d’enceintes de l’oppidum, perché sur une faible hauteur (40 mètres).

Les Cognets : Appellation mentionnée au XVIème siècle. Du provençal cougnet : coin (fut également écrit Coignets, même sens en ancien français). Ici un diminutif mais écrit au pluriel … donc des petits coins que l’on peut interpréter comme un croisement, des angles de séparation (entre deux champs par exemple), une terre formant des angles dans son périmètre. Des petits coins qui accueillent depuis 1991 un … géant Casino. Le Groupe Casino avait racheté en 1990 La Ruche Méridionale, société à qui appartenaient SODIM et L’UNIVERS, ce dernier étant le nom de l’hyper marché précédant le Géant Casino actuel.

Le Collet Rond : Une petite colline (coulet en provençal) … de forme arrondie.


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Le centre hippique du Deven (ancien defens) et le domaine de Conclué.      

 


Conclué : Domaine entre la chapelle Saint-Etienne et l’étang de Berre. Du latin conclusa : lieu enclos, emprisonné, ici entouré de collines (Saint-Etienne, Barrabant, Monteau …). Mentionné Conclues en 1474.

Histoire du domaine de Conclué : voir le bulletin n°43 des Amis du Vieil Istres.


La Conque et la Grande Conque : Terrain creux, dépression souvent en forme de coquille (conco en provençal).


Coromandel : Crau humide, entrée du domaine par l’ancienne route de Miramas. Le domaine avait été acheté vers 1868 par Pierre Aymès (né à Istres le 19 mars 1814, perruquier puis courtier de commerce à Marseille). Sa fille ainée (Hélène Claire Aymès, née à Marseille le 17 juin 1837) s’était mariée à Marseille le 3 janvier 1863 avec Thimoléon Sauveur Donnadieu (né le 1er janvier 1831 à Tripoli, Lybie). Ce dernier était un expert en graines oléagineux et un riche négociant marseillais de produits en provenance des Indes. C’est probablement lui qui a choisi de baptiser le domaine istréen au nom de Coromandel, région côtière (aux nombreux comptoirs commerciaux) au sud-est des Indes. A la fin du XIXème siècle et jusque dans les années 1920, Coromandel appartenait à la famille Aillaud. C’était en fait la fille cadette de Pierre Aymès (Marie Lucie Aymès, née à Marseille le 1er octobre 1842 et décédée à Istres le 21 janvier 1921) qui avait épousé Jean Calixte Aillaud (1832-1900, voir ce nom à la rubrique Patrimoine / Les Istréens et la Légion d’honneur). Au sein du château, des meubles sont encore gravés Paul Aillaud. Coromandel fut l’un des plus vastes domaines agricoles d’Istres (450 hectares en 1920) mais il a perdu 210 ha lors de la construction de l’Autodrome de la Crau en 1923.

Histoire des mas du quartier du Paty (la Gineste, la Grande Groupède, la Caspienne, Coromandel) : voir le hors-série n° 1.


La Côte (d’Or) : Selon le cadastre napoléonien, les parcelles formant le quartier de la Côte se situent entre le nord du domaine de Conclué, le sud du Camp de Raoux et l’étang de Berre. L’appellation initiale est ambiguë. Elle peut s’adresser à l’une des montées de la route du Delà, montées qui pourraient être la Côte de Viviers dont le nom est issu d’un defens du XIVe siècle, appelé Côte de Vivats et Costa de Vesualh en latin dans un autre texte (termes difficilement interprétables si ce n’est un nom de personne). La seconde possibilité serait une côte … côtière ou bien un coteau de colline montant depuis le rivage de l’étang de Berre.

L’appellation est ensuite devenue la Côte d’Or dans la première partie du XIXe siècle. En effet, des parcelles du quartier de la Côte ont pris l’appellation Côte d’Or suite au mariage de son propriétaire : Joseph Estay, originaire de Saint-Chamas où il avait épousé le 17 avril 1817 : Marie Thérèse Bourguignon ! Par l’acquisition d’autres parcelles mitoyennes des propriétaires suivants, La Côte d’Or est devenue un domaine rural de 14 ha au début du XXème siècle (avec 10 ha sur Istres et 4 ha sur Miramas). Aujourd’hui, cette propriété, réduite à 10 ha, se dénomme toujours Domaine de la Côte d’Or dont une partie s’étend sur le quartier de la Côte.

Pour plus de détails sur l’histoire du domaine de la Côte (d’Or) : voir l’article publié dans le bulletin n°43 des Amis du Vieil Istres.


La Crau : De la racine préindo-européenne : car, kar, signifiant pierre, roche à la base de l’appellation de villes comme Carry, Carro, Cassis … Le trésor du Félibrige définit la Crau comme une lande couverte de cailloux, un terroir pierreux. A Istres, la Crau a baptisé diverses artères : l’avenue de la Crau (Entressen), la draïo de la Crau (Tartugues), l’allée du Mira Crau (Rassuen), Les allées de la Petite Crau, du Foin de Crau et des Cravens (Le Boucasson), le chemin du Bord de Crau (Feuillantines), la route de Notre-Dame de la Crau (Bayanne) et l’impasse des Craux (chemin de la Fortune). Même signification pour Les Craux (aujourd’hui Les Craux de Boisgelin) et pour Cravon (ainsi mentionné en 1474 et devenu la Cité Craon : diminutif de Crau et lié à l’adjectif provençal craven) …

Le Cros de la Carrière : Cros désigne en toponymie un creux, une excavation et l’un des sites où se tenait une carrière pour la construction du Vieil Istres. Sur le chemin goudronnée du Cros de la Carrière, il reste les vestiges d’un moulin (sans les ailes), en bordure d’une propriété privée. Pour l’anecdote, le quartier fut souvent écrit (par erreur) Craux de la Carrière à la fin du XIXème siècle, Crous de la Carrière en 1571 mais Cros de la Carriera au XVème siècle..

Le Delà : Quartier au bord de l’étang de Berre (route de Saint-Chamas, D16) Une route qu’on appelle le plus souvent (à tort) la route de l’Au-delà. Certes, la route en lacets entre Saint-Chamas et Istres est dangereuse et source d’accidents pour les imprudents. Mais rien à voir avec les esprits et l’Autre Monde … Selon Charles Rostaing, ce ne serait que la déformation d’une expression ancienne, utilisée pour nommer un terroir simplement situé au-delà des collines de Monteau (ou de Sulauze). Peut-être disait-on aussi qu’au-delà de cette zone, ce n’était plus Istres mais Miramas.


Le Deven : Secteur du centre hippique inauguré en 2000, à l’entrée sud de la ville. Dérivé du provençal devens et du moyenâgeux defens, deux termes désignant un terrain à usage réglementé, le plus souvent un lieu seigneurial interdit au peuple. Au XIVème siècle, il existait à Istres d’autres defens : Miouvin, Blacairon, Sant-Estève (Saint-Etienne), Peyremale, Côte de Vivats (voir ces noms).

Voir le hors-série n° 2 pour l’histoire de ce domaine du XVIIe siècle jusqu’en 2018.


Enghun : Charles Rostaing a vu dans Engun (autrefois écrit sans le h) un dérivé de la racine ligure kun (roche) précédé d’une habitude provençale : le préfixe en (voir Entressen).


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L’Estagel : Vallon occupé actuellement par le camping du Vallon des Cigales dit aussi le Vitou, près de la route du Delà. Estageou sur le cadastre napoléonien est un diminutif du provençal estage : le mouillage, le port (pour sa proximité avec l’Etang de Berre et du Cargadou) mais aussi une habitation (qui pouvait désigner ce lieu autrefois par son isolement). Aujourd’hui occupé par le camping, l’ex-étang de l’Estagel a été asséché vers 1875 pour assainir les quartiers voisins qui souffraient de fièvres paludéennes … Il recevra cependant les gadoues de Marseille avant la création de la fameuse décharge d’Entressen. Une ancienne appellation estang salant suggère qu’il fut autrefois exploité pour le sel. L’étang de l’Estagel a été mentionné en 1564.

Les Eyguines : Colline entre Saint-Etienne et Sulauze. Les formes en eig, aig sont souvent des faux amis qui désignent l’eau et tout ce qui s’y rapporte (du provençal : aigo, eigo, aigue…). Mais ici, ce site sur une hauteur, provient de la racine pré-indo européenne ak, akw (sommet) qui donna aquina en latin et le Castrum d’Aquina dans le Var (Aiguines aujourd’hui). Eyguières (Aquiera en 1044) et Eygalières (Aquilaria en 1216) … sont également dans ce cas selon les toponymistes professionnels.

Fanfarigoule : Proche du Moutonnier et sur la commune de Fos. Le site se nommait Ferigolas en 1469. Ferigolas, farigoula sont les noms provençaux du thym. Font, fon et fan sont ceux de la source, de la fontaine naturelle, alimentée en fait par la nappe phréatique de la Crau.

Les Gargouilles : Au nord des Maurettes. Du provençal gargouio qui désigne un margouillis (dépôt d’ordures, lieu sale, boueux, marécageux dû à l’arrivée d’eau).


La Gineste : Lieu-dit entre Coromandel et le Paty. Du provençal genest, ginest … : le genêt (et plus précisément le genêt d’Espagne dit aussi spartier à tiges de jonc (spartium jonceum). Dans les zones urbaines, le terme a dû plaire aux conseillers municipaux chargés des dénominations puisqu’on retrouve l’allée des Ginestes (Prédina), le boulevard des Ginestes (Entressen), la rue Genestelle (près de la cité Carpentier) et la rue du Ginestoun (chemin de Bel-Air).

La Grande Groupède : Un autre lieu-dit des coussouls et proche du précédent. Il existe un quartier nommé aujourd’hui Groupède à La Ciotat (Garopeda en 1462). Pourrait provenir des racines kar, gar (pierre) à laquelle s’ajoute la terminaison en ede, indiquant un collectif comme une … pinède. Soit un lieu-dit où se trouvait un grand groupe de pierres. Autrefois, des tas de cailloux délimitaient les propriétés, les territoires, les chemins communaux, en Crau notamment. La carte de Cassini indique Quartier de Graupede. Grau (embouchure d’un fleuve, passage) ne peut convenir et a dû être confondu avec Crau. Ce fut le cas dans l’ouvrage de Jules Gavet (L’oasis d’Entressen, 1906) où l’auteur emploie indifféremment les deux termes : Crau et Grau.

Histoire des mas du quartier du Paty (la Gineste, la Grande Groupède, les Chalve, le mas rose, la Caspienne, Coromandel) : voir le hors-série n° 1.


La Grange : Un lieu-dit croisant l’ouest des Arnavaux et le sud du Castellan. Il doit son appellation à une grange (ou étable), déjà présente sur des cartes postales au début du XXème siècle et nécessaire aux cultures et aux pâturages qui l’entouraient. Aujourd’hui, la Grange est remplacée par une résidence du même nom (construite par la société immobilière La Grange !) alors que dans les HLM du Castellan, une voie porte le nom d’Impasse de la Grange.

La Grosse Roche : A l’emplacement actuel du port des jouteurs. Une grosse roche tomba au bord de l’étang de l’Olivier depuis la falaise de la Pujeade ou d’Enghun. Retirée lors de l’aménagement du rivage sous le 1er mandat de Félix Gouin (vers 1930).

Les Heures Claires : Le 12 juillet 1951, la municipalité istréenne a racheté à l’Etat un ensemble de quartiers campagnards : Saint-Pierre, Saint-Martin, le Four à Chaux, le Deven, la Pinède et une partie du Ranquet (ce vaste domaine avait été acquis le 26 novembre 1929 par l’Etat qui avait exproprié une pléiade de propriétaires pour créer au bord de l’étang de Berre une base sous-marine). Mais le projet a capoté. D’esprit laïque, la municipalité a préféré oublier les saints et renommer l’ensemble avec une appellation plus moderne et touristique: Les Heures Claires. A partir de 1954, ce quartier s’est progressivement urbanisé. Puis est né en 1958 le premier port des Heures Claires (80 places) et agrandi en 1966 à plus de 200 places.

Lavalduc : La Vallée d’Ug (val : vallée) est devenu Lavalduc … En 1407, on nommait le site dans les textes écrits en latin : Vallis Ducis (traduire par La Val D’uc ou la Vallée d’Uc). Uc est une évolution d’ug, à la base de la dénomination de Saint-Blaise (in vico ugio en 828, presbyterum ugiensem en 874, in ugio en 950). Vallis Ducis est devenu Lavalduch au XVIème siècle.


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La Lègue : Lieu-dit près du Paty. Coussoul de La Lègue en 1789. La lègue était une lieue c’est-à-dire une longueur de chemin (très variable selon les régions) servant à mesurer les distances d’un point à un autre. La lègue en provençal provient du latin leuca (même sens mais qui désigne aussi la couleur blanche) parce que les lieues étaient marquées de pierres blanches pour aussi délimiter une propriété ou un territoire entre deux villes. Dans certains lieux-dits, la Lègue dérive de lèque qui désigne alors des tas de pierres (ayant la même fonction mais où l’on plaçait parfois des pièges pour braconner oiseaux et lapins). L’origine de la lègue istréenne est proche de la Grande Groupède et peut-être de celle du Luquier (voir ces noms).

Articles publiés par les Amis du Vieil Istres concernant les coussouls de La Lègue : voir le hors-série n° 1.


Lobre : Dans certaines régions provençales, l’aubras désignait un grand arbre, l’aubrée : un lieu arboré et le provençal aubraio  : un massif d’arbres, souvent des saules et des peupliers. Dans ses statistiques de 1824, le comte de Villeneuve signalait un étang de Labre qu’il situait au nord de l’étang de l’Olivier. Le cadastre napoléonien le place dans le quartier de Souarbe (Sorbes). Labre et Delabre rejoignent l’aubras … Ce sont des toponymes fréquents qui dénotent la présence d’un arbre remarquable. Lobre (écrit l’Obre en 1867) serait donc l’arbre caractérisant ce lieu au bord d’un étang aujourd’hui asséché.

Le Luquier : En Crau et au bord d’un étang coupé par la limite communale Istres-Saint-Martin-de-Crau. Selon Charles Rostaing, l’origine provient de lu, luc : le bois et probablement le bosquet qui survit au bord de l’étang. Cependant, le site fut écrit lequier au XIIIème siècle dans un document en latin décrivant les limites du territoire entre Arles et Istres puis cursorii de Liquerio en 1322. Le Luquier serait dans ce cas l’emplacement d’une ancienne borne à rapprocher d’un autre lieu-dit : la Lègue (voir ce nom).

Les Madeleines ou Magdeleines : Entre Sulauze et Saint-Chamas. Lié à la chapelle Sainte Madeleine de Sulauze (voir rubrique patrimoine istréen).

Les Massugues : Lieu-dit figurant toujours sur les cartes de l’IGN et situé entre le Paty et le mas de la Caspienne. Du provençal massugo : le ciste.


La Massuguière : Nom d’un mas vers le rond-point Marcel Dassault et origine identique à l’appellation précédente. Cité Coussoul de la Massuguière en 1789. Un domaine imposant de 260 Ha qui appartenait encore à la dynastie Cappeau au XIXème siècle (aujourd’hui, à la famille Trouillard, bien connue à Istres pour sa collaboration à la Fête des Bergers et ses 3 000 moutons apportés pour la circonstance). Au Boucasson, existe également le chemin des Massugues.

Histoire du domaine de la Massuguière : voir le sommaire du hors-série n° 1.


Les Maurettes : Terme déformé. En 1922, on nommait toujours le chemin d’accès : Mourettes … une variété d’olives (mouretto en provençal). Beaucoup de souches d’oliviers ont été retrouvées dans ce quartier au sud du Prépaou. Mais Charles Rostaing pensait plutôt à un dérivé de mor (colline) comme Mornas et Mormoiron. Ce serait dans ce cas une petite colline et le diminutif de Mourre, Moure (voir ce toponyme). Au sud des Maurettes s’est ouvert en 1991 le 4ème cimetière d’Istres alors que le nord est en partie occupé par les Jardins potagers des Maurettes. Créés en 1976 par Jean Flahaut (1er président fondateur de l’association), 114 parcelles d’environ 200 m² sont louées à un prix modique et à des particuliers qui peuvent ainsi cultiver leurs propres fruits et légumes mais sans usage commercial. Les parcelles sont entrecoupées de rues dénommées … par des noms d’arbres (descente des Cyprès, impasse de l’Olivier, rue des Rosiers …) mais aussi des appellations qui rappellent l’histoire du site avec la rue de la Fontaine, la ronde du Puits, la rue de la Pompe, la rue de la Ferme et la traverse de la Source (voir chemin des Junas).

Miouvin : Charles Rostaing voyait dans Miouvin une origine ancienne : miou dériverait de la racine ligure mel, mol (montagne) et vin serait alors une variante de ven qui se rapporte à une hauteur comme celles de Ventabren et du Mont Ventoux. Une autre hypothèse : le Miouvin serait le site qui produisait le meilleur vin (milhone, milhour, milhoun : le meilleur en provençal). Miouvin a été écrit Milhouvin, Millauvin, Melhor Vin, Millorvin, Montilhasin et Molhansi …


Les coussouls de Calissanne avec au loin le 4ème RMAT, dépôt de munitions de Provence (à l’entrée de Miramas).
A droite : la colline du Miouvin se reflète dans l’étang de l’Olivier.      

 


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Monteau : Sur la route du Delà. Le mont (une colline) au-dessus des eaux (étang de Berre) ou bien un diminutif de mont, soit une colline.


Le Moutonnier : Ancienne bergerie en Crau et pâturage évident de … moutons !
Histoire du domaine du Moutonnier : voir le sommaire du hors-série n° 1.


L’Oratoire : Près de la gare. Un oratoire ancien et disparu a donné son nom à ce quartier. Il s’agissait de l’oratoire de la Petite Vierge qui existait encore en 1772.

Histoire des HLM de l’Oratoire : voir le hors-série n° 2.


La Parabière : Le seul cours d’eau naturel istréen, attesté au XVème siècle sous le nom de Parabiera. Il prend naissance aux Canadels (source), traverse les quartiers des Salles, du Peyreguet, longe la rue Joseph Tournon, le boulevard Léon Jouhaux et se jette dans l’étang de l’Olivier après un parcours de 2 kilomètres. Ancien égout à ciel ouvert de la ville qu’il a fallu canaliser suite à l’urbanisation et recouvrir par hygiène, la Parabière recueille aujourd’hui une partie des eaux pluviales. Son nom est resté un mystère pour Charles Rostaing … Pourtant, la bière se rapporte dans diverses régions à un ruisseau et provient de bié, biez, termes d’ancien français désignant un canal, un fossé, parfois pour amener l’eau à un moulin. Para est un préfixe multi-usages. Dans le parler moyenâgeux, par, para transformait le mot qui le suivait en lui donnant un sens croissant comme le débit de cette para-bière qui augmentait tout au long de son parcours (arrosages des prés et des vergers, pluies) et qui voit toujours le bout du tunnel à l’anse Sainte-Catherine.

Articles publiés par les Amis du Vieil Istres sur la Parabière : voir le bulletin n° 22.


Le Paradis : Un quartier au nord du Miouvin, proche de l’ancienne route de Miramas. Du grec paradeisos (jardin), le Paradis désignait un potager, un verger souvent bien exposé et décrivait fréquemment en Provence un lieu d’agréments propice au repos. En 1853, le propriétaire était un cultivateur né à Istres qui avait rendu le secteur encore plus productif d’un point de vue agricole. Il se nommait Antoine Toussaint Nostradamus … décédé le 1er janvier 1882 à l’âge de 91 ans.

Le Paty : En Crau (entre l’autodrome BMW et Bayanne). Ecrit les Patis sur le cadastre napoléonien. Le pati est un ancien pacage à moutons, un quartier affecté au logement des troupeaux. Ce quartier était libellé patio dans les textes anciens en 1237 et patuum en 1339. Le Trésor du Félibrige rappelle que pati vient du bas latin patuum … Pati … Patu … Pâturage … terrain de vaine pâture ou soumis au droit d’esplèche (voir chemin de la Vaine Pâture).

Pépi : Orthographes multiples pour ce quartier et ses accès : chemin de Pépi, de Pipi ou encore de Pipy ! Ce serait une déformation de podium pini : la colline des pins qui surplombait autrefois le quartier de Vauranne. Peypin (ville natale du maire Félix Gouin) se nommait Podio pini en 1177 et a dérivé d’une autre manière malgré l’origine commune de l’appellation (podio, podium : colline au sommet plat).

Le Peyreguet : Du provençal peireguié : champ de pierres … Ce qui n’a pas empêché les cultures. Des vignes (entre autres) sont citées au XVIIème siècle. Le terme Peyreguet était déjà écrit ainsi en 1474 mais aussi Peyregué en 1637.

Peyremale : peiro-malo en provençal et du latin petra mala : la mauvaise pierre liée à la géologie du sol. C’était également le nom donné à de mauvais passages pierreux disparus sous l’urbanisation du quartier. Le site fut écrit Peyra mala au XIVème siècle, Peyromale en 1571.

Pic Maurel : Près de la Pinède. Ecrit pimaurel en 1603, du latin podium maurelli (podium : colline au sommet plat et maurelli : nom de personne).


La Pinède : Face au Deven … Il reste encore beaucoup de pins malgré la construction des complexes sportifs Audibert et Davini.

Articles publiés par les Amis du Vieil Istres sur le quartier de la Pinède : voir le bulletin n° 25 (et le hors-série n° 2 pour l’histoire du domaine du XVIIe siècle jusqu’en 2018.


La Prédina : Du provençal pradinas : un mauvais pré (mentionné pradinas en 1474).

Histoire du domaine de la Prédina : voir le hors-série n° 2.


Le Prépaou : Une petite colline écrite Parpaut au XVème siècle. Selon Charles Rostaing qui prit exemple sur Parpagos (montagne grecque), la double racine parpar serait devenue parpal … par dissimilation, donnant Parpaillon (dans les Alpes) et Parpaut à Istres dans une zone moins montagneuse. Vers 1800, le site est écrit sous son appellation provençale : Prepau. Dans ce cas, ce pourrait être un mot composé de pre, prat (pré, prairie) et pau (le puits).

Prignan : En Crau, actuelle carrière près du Tubé et auparavant le nom d’une cabane en ruine qui pourrait porter le nom de son propriétaire. Prignan est une appellation déformée, écrit au XIIIème siècle : Prohans, Prohians, Prognans … Au XVème siècle, un texte signale le Coussou de Prohans … un autre le Coussou de Pronhans, propriété de Guillaume Fabre alors que Alexandre Dedons (1611-1693) était Sieur de Prougnan. Enfin en 1789, apparaît pour le première fois le nom actuel : le Coussoul du Petit Prignan … Dans le document du XIIIème siècle, on peut lire que les limites du territoire d’Arles passaient au sud d’Entressen, par le mas des Guigons, les Jonquières de Bérard et enfin par le puits de Prognans (tous des noms de personne). Les limites d’Arles rejoignaient ensuite Fos par le chemin de l’Etoile qui côtoyait ce puits de Prognans ainsi que le puits de l’Etoile (… et a dicto fonte de Transens, includendo los mas dels Guigos, usque ad puteum Prognans … et a dicto usque ad puteum de Stella … et descendit per dictum caminum de Stella usque …). Dans ce secteur, il y avait en fait une borne marquée d’une étoile délimitant les territoires d’Istres et Arles (tels deux autres lieux-dits : La Lègue et La Grande Groupède, voir ces noms). Une étoile qui pourrait être à l’origine du blason de notre commune selon Christian Giroussens.

Pujeade : issue de l’occitan pujar (monter) et du latin podium (petite colline au sommet plat).

Les Quatre vents : Quartier des Heures Claires. Secteur aéré sans abri et soumis aux vents.

Quinsanne : L’appellation issue de l’époque romaine provient probablement du nom d’un domaine (Quintiana par exemple) ou de son propriétaire (Quintius).


Ranquet : Diminutif du provençal ranc : un écueil, un rocher escarpé, un ensemble de rochers. Les cartes anciennes situent Ranquet près de la ferme qui fait face au complexe sportif Davini. Sur le rivage de l’étang de Berre, ce n’est que le port du Ranquet.

Histoire des domaines du Ranquet et d’Espillier : voir le hors-série n° 2.


Rassuen : Selon Charles Rostaing : c’est l’une des formes que peut prendre la racine ligure kar (caillou, pierre, rocher … évoquant peut être le baou) au degré zéro avec une chute du 1er élément consonantique. Ensuite, le lieu, mentionné au Xème siècle fiscum de Ratis, serait la latinisation du nom ligure antérieur, peut être en référence aux Saintes-Maries de la Mer (Ecclesia Sancte Marie de Ratis en 452 : l’église des Saintes-Maries de la Barque). Faut-il y voir une analogie avec la 1ère église des Saintes construite à l’intérieur des terres noyées par les marécages du delta du Rhône et les 6 étangs entre Istres et Fos … Fiscum (le fisc) apporterait une notion de péage liée l’exploitation du sel de Lavalduc. Enfin, le groupe ts de Ratis donne souvent en provençal la consonance z d’où un prototype r-ass auquel s’est rajouté le rare suffixe on-iu.

Articles publiés par les Amis du Vieil Istres concernant les étangs de Lavalduc et d’Engrenier, les usines de Rassuen et du Plan d’Aren et la culture du sel : voir les bulletins n° 10, 11, 12, 13, 14, 16, 29, 30, 34 et 44 ainsi que le hors-série n°1.


Reganas : Lieu-dit près du Miouvin. Reganas provient probablement du provençal reganeu (le chêne kermès). Mais dans le Gard, la regagno représentait une terre aride, dure à cultiver alors que le provençal reganeias situait un lieu exposé plein sud, soumis à l’ardeur excessive du soleil. Charles Rostaing a vu Reganas différemment, le faisant dériver de la racine pré-indo européenne rek (hauteur).


Retortier (et mas du Retortier) : Appellation déformée. Ce nom de personne s’écrivait autrefois Redortier. Le mas appartenait au XVIIIème siècle au propriétaire Esprit Redortier, décédé à Aix le 14 février 1794.

Histoire des mas du quartier Bayanne (Grand Bayanne, Retortier, Saint-Véran, Jean Guirand, Bellons, Guilhem) : voir le hors-série n° 1.


La Romaniquette : Proche de l’étang de Berre et de la Corniche de Suffren. Lieu écrit versus romaniquetam dans un texte du XVème siècle. Origine partagée entre romani (l’une des appellations provençales du romarin) et romanicus (romain en latin). Une voie romaine qui existait le long de la route du Delà rend la seconde hypothèse plus probable.

Le Rouquier : Du provençal rouquié : habitant des rochers, carrier … peut-être lié à son secteur voisin : le Cros de la Carrière. Terrain rocheux également. Ce quartier fut souvent écrit Roquier.


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Saint-Etienne : Le premier diacre et martyre de l’Eglise est depuis des siècles le Saint patron de la ville. La chapelle portant ce vocable a ensuite baptisé tout ce quartier au nord-est de l’étang de l’Olivier.

Saint-Félix : L’asile Saint Félix en fait … un complexe créé à Rassuen à la fin du XIXème siècle, comprenant principalement une chapelle, une école libre et une aumonerie afin que les élèves puissent bénéficier d’une instruction religieuse. La chapelle n’était pas dédiée à l’un des trois papes canonisés ou à l’un des nombreux Félix inscrits au martyrologue de l’Eglise. L’appellation rend hommage au fondateur de l’asile : Félix Gardair (1811-1895) directeur de l’usine de Rassuen (qui succéda à Jean-Jacques Prat, maire d’Istres décédé en 1872). Son fils Aimé Gardair (1859-1945) dirigea également l’usine. La chapelle servait d’église dans le hameau retiré à cette époque. L’école ferma ses portes en 1957, remplacée par l’actuelle et le complexe vétuste fut ensuite rasé en 1985 lors de l’urbanisation du quartier.


Deux quartiers au nord de l’étang de l’Olivier : Sivier à gauche et Saint-Jean à droite.      

 


Saint-Jean : Le nom de ce quartier au nord de l’étang de l’Olivier provient de la chapelle Saint-Jean-du-Val (Sancti Johannis de Valle), aujourd’hui rasée. En 1890, l’abbé Constantin la présentait en ruine. Au XVème siècle, on notait les appellations Val de San Johan, St Jan

Saint-Martin : Quartier absorbé par l’appellation moderne des Heures Claires, au sud du port et qui débutait dès le plateau des Bolles. Saint-Martin fut un soldat dans l’armée romaine, ses convictions religieuses le pousseront à devenir un soldat du Christ. D’abord ermite puis célèbre évêque de Tours, il décèdera en 397. Aux Heures Claires, le chemin de la Source Saint-Martin nous mène à une source qui coule toujours et qui sert de bénédiction lors d’une des fêtes se déroulant au port des Heures Claires. Près du plateau des Bolles, une chapelle était dédiée à Saint-Martin qui donna ensuite son nom à ce vaste quartier. En ruines, elle a été rasée lors de la construction du lycée Latécoère en 1973.

Saint-Pierre : Un autre quartier absorbé aujourd’hui par l’appellation moderne des Heures Claires. Le nom provient d’une chapelle (voir rubrique patrimoine istréen) dédiée à Saint-Pierre, chef des apôtres et considéré comme le 1er pape. Une dédicace logique pour cette chapelle faisant face à l’étang, puisque ce pêcheur galiléen de métier, est devenu ensuite le patron des artisans de la mer. Un autre lieu de culte aujourd’hui disparu faisait face à un autre étang : la chapelle Saint-Pierre de Lavalduc.


Saint-Véran : Deux quartiers (l’un près de la base et l’autre entre les Maurettes et Saint-Blaise) rendent hommage au célèbre évêque de Cavaillon (nommé en 568). Selon la légende, Saint-Véran chassa le Coulobre de la Fontaine de Vaucluse et le dragon s’en alla mourir dans les Alpes, près du village qui porte désormais son nom. Par contre, cet homme de miracles n’a pu échapper à la peste et décéda à Arles en 589. Une chapelle Saint-Véran et appartenant au diocèse d’Arles existait autrefois près de Saint-Blaise. L’autre est plus récente. C’est une paroisse militaire inaugurée en 1932 sous le patronage de Saint-Véran. Restaurée après les bombardements de la Seconde Guerre mondiale, elle passa ensuite sous le vocable de Notre-Dame de la Crau. Le vocable de cette chapelle militaire a été probablement inspiré par le mas mitoyen de Saint-Véran.

Histoire du mas Saint-Véran près de la base : voir le hors-série n° 1.


Les Salles : Aujourd’hui au pluriel, la Salle qui s’écrivait encore au singulier en 1910 (Sale) était autrefois un secteur éloigné du centre-ville dont l’appellation est issue du francique sal, seli : une maison. Ces termes désignaient au Moyen Age une résidence seigneuriale.

Sivier : Au nord de Saint Jean. Diverses origines sont possibles (dues à des orthographes différents) … Autrefois écrit Civié, le toponyme pourrait provenir du provençal civa (l’avoine) ou civadiero (un champ d’avoine). Charles Rostaing a préféré la racine ligure kib (hauteur) avec deux exemples. Il se basa d’abord sur La Civière, un ruisseau affluent la rivière Marlieu dans le Cantal montagneux, qui porta les siècles précédents les appellations successives de Siveyre, Sivières et Civier. Le second s’appuya sur le site des Civières au sommet de l’Esterel. Cependant, une réserve s’oppose à ce second exemple. Ce lieu varois portait auparavant une appellation différente : le Suvièro (bois de chênes lièges, suve, suvié étant les noms patois de cet arbre qui ne pousse que dans le bassin méditerranéen). Le Suvièro de l’Esterel est devenu Les Civières sur une carte de l’Etat-major suite à une erreur des cartographes ou une francisation un peu trop simpliste du nom provençal. Or, il reste deux chênes-lièges rescapés sur le chemin du Vieux Sulauze et ne sont distants que de quelques centaines de mètres. Sivier serait dans ce cas un bois de suvié …

Sorbes : Au nord de l’étang de l’Olivier (Souarbe en provençal). Le terme provient d’un arbre éponyme : le sorbier. L’urbanisation et les différents incendies des collines (1955, 1973, 1978, 2005 pour les plus récents) n’ont pas laissé de traces. Aussi, trois espèces sont susceptibles d’avoir prêté leur nom : le sorbier blanc (ou alisier blanc, sorbus aria), le sorbier domestique (ou cormier, sorbus domestica) ou bien le sorbier des oiseleurs (sorbus aucuparia) …

Sulauze : Probable combinaison de sul et ausus (sul : racine pré-indo européenne signifiant roche dure et ausus : un terme gaulois à la base de l’auze). En effet, lauze, lausa sont employés en Provence pour désigner une pierre plate, une roche schisteuse, susceptible d’être débitée en feuilles de faible épaisseur. Issue de l’épierrage des champs pour la mise en place des cultures, la pierre fut probablement utilisée pour construire le toit de la bastide primitive, mais aussi les bories, les murets de clôtures et autres restanques. Le domaine est donc assis sur l’auze … même s’il fut écrit sot lauza (sous l’auze) en 1464.


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Tartugues : Du provençal tartugo : tortue. Ecrit Tortugue sur le cadastre napoléonien. Quartier jadis dans une dépression humide propice à la vie de ces reptiles puis asséché au début des années 1930 après avoir creusé des roubines et autres fossés d’écoulement pour rendre 60 hectares cultivables. Des remblais d’une hauteur de 1 à 2 mètres ont été nécessaires pour urbaniser cette zone marécageuse. Dans ce quartier, a été créé en 1980 un jardin potager de 23 000 m2, géré par l’Association des Jardiniers de Tartugues. Principe identique au jardin potager des Maurettes (voir ce nom, ci-dessus dans cette page).

La Tour d’Aix : Limite sud de la ville, près de Saint-Blaise. De tor : colline qui surplombe l’étang de Citis et Aix : probablement pour son appartenance au diocèse d’Aix (proche du quartier Saint-Véran et de Saint-Blaise). Ecrit Tourday, Tour d’Ay en 1603 … Ais, Ays : Aix (en Provence et en provençal). Mais Aix vient du latin aqua (eau) et la tour d’Aix est la colline qui se situe entre les étangs de Citis et de Lavalduc …

La Tour de Nedon : Butte au-dessus de la clinique. Association de deux mots avec l’incontournable tor (colline) et anedon (du provençal anedoun, nedoun : caneton, petit canard qu’on chassait autrefois sur le site … parait-il). L’appellation devrait s’écrire aujourd’hui au masculin comme ce fut le cas en 1422 (le Tor d’Anedon). Pour Charles Rostaing, aucun rapport avec le canard … Le toponymiste décortiqua ainsi Anedon : de la racine ligure an : hauteur suivi des suffixes it-one rappellant le Pic d’Aneto, un mont des Pyrénées. Enfin, pour le Dr René Beaucaire, ce serait la Tour des Dedons, ancienne famille istréenne sur laquelle René Giroussens a écrit un ouvrage (voir publications). Mais l’hypothèse n’est pas convaincante …


Trigance : Un terme fréquent en Provence qui désigne un éperon rocheux, un rocher à pic (racine tar) … Mais la platitude du site istréen a mené Charles Rostaing à la racine tr qui nomme une source et vers un prototype tr-ic-ant-ia … Cependant, l’appellation date probablement de l’époque romaine (comme Bayanne, Vauranne, Quinsanne …) et pouvait désigner une villa (Trigance est une variante de Villa Tregantia).

Histoire du domaine de Trigance : voir le sommaire du hors-série n° 1.


Le Tubé : Aujourd’hui, une zone industrielle et commerçante à l’entrée de la base. Le TDF traduit ce terme provençal par une vieille bicoque délabrée, un taudis qui fume, probablement la cheminée d’un vieux cabanon perdu en Crau du temps où le secteur était désert. Un mas portait ce nom en 1917. Ce mas et ses dépendances ont servi de casernement lors de la création de l’école d’aviation.

Articles publiés par les Amis du Vieil Istres concernant le mas et les coussouls du quartier du Tubé : voir le hors-série n° 1.


Les Tuileries : Ancien quartier au nord-ouest de l’étang de l’Olivier qui accueillait plusieurs usines de tuiles et de briques du XVIIIème au XXème siècles. En 1789, il existait dans ce secteur la Draille de la Thuilière car une tegulheria vielha (vieille fabrique de tuiles) était déjà signalée au XVème siècle au quartier de Vignes Vieilles. Elle exploitait l’argile (matière première) comme les romains l’avaient précédemment utilisé au four de Sivier au Ier siècle après JC.

Histoire des 5 tuileries istréennes (Reganas, Saint-Jean) et des carrières d’argile associées : voir le hors-série n° 2.


Vauranne : Un autre héritage de l’occupation romaine : domaine ou villa romaine dont le propriétaire se nommait Valerius. Vauranne fut également écrit Valrana au XVème siècle (valerana est une autre forme latine de la villa romaine).


Vignes Gastes : La vigne abandonnée … Lieu-dit au sud des salins de Rassuen.

Articles publiés par les Amis du Vieil Istres sur le quartier Vignes Gastes : voir le bulletin n° 27.


Vignes Vieilles : Un quartier au nord de l’étang de l’Olivier … Des vignes assez vieilles pour avoir été également abandonnées puisque Vignes Vieilles est mentionné en 1637.


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2. ISTRES : quartiers et lieux dits.
Les appellations disparues (des cartes IGN et des plans de la commune)

L’Amiradou : ou L’Admiradou : belvédère en provençal et un beau panorama sur l’étang de Berre. Sur la Corniche de Suffren, il reste encore une villa portant ce nom.

Las Autas : Cité à la fin du Moyen Age et non localisé. Du provençal : aut : haut. Devait désigner des Hautes … Terres.

Les Baïsses : Mentionné à la fin du Moyen Age et non localisé. Terme fréquent en Provence pour désigner un lieu bas, une dépression ou des terres situées dans un terrain bas (baisso en provençal).

La Baume Gourbelle : Une sorte de grotte ovalisée et bien ouverte sur la falaise de l’étang de l’Olivier (quartier Peyremale), visible depuis le Castellan ou le jeu de boules. La baume désigne la grotte, la caverne et la boumbe un renflement, une courbure. Charles Rostaing réfuta la corbeille, première traduction provençale de gourbello et préféra choisir son deuxième sens : la serpe qui désignait selon lui ce lieu où l’herbe est dure. Pourtant, les deux versions sont acceptables. La grotte, ancrée dans une excavation de la falaise, présente des courbes comparables à celle d’une corbeille ou d’une demi-lune en forme de serpe, taillée dans le roc par la nature.

Becdausel : Mentionné au XVème siècle, situé vers Saint-Jean, Montméjean et qu’il faut probablement lire Bec d’Ausel. Bec en toponymie désigne un promontoire, souvent un rocher saillant, qui s’avance dans une vallée (ou dans la mer comme le Bec d’Aigle à La Ciotat). Ausel présente diverses possibilités : oiseau (en provençal), ause (voir Sulauze) mais peut être également un nom de personne (voir Entressen, Guillaume Orcel).

Belmerdoua : Lieu-dit vers l’ancien quartier Saint-Martin, peut-être proche d’une falaise de l’étang de Berre. A été écrit : Benmardoua, Belmerdo, Balmerdos … et Ben Merdous en 1981. Cité comme defens sous le nom de Bel Merdos (en 1321), Belmerdous (1615), comme coussoul de Beldarmoux en 1789 (toujours situé près de l’étang de Berre). Si ce n’est un nom de personne, ce pourrait être un coussoul proche d’un beau (bel) dépotoir (merdouias : grand margouillis d’ordures en provençal). On peut rajouter merdaio, merdalho (gadoue), merdassié (ordures), merdié, merdalous (ruisseaux qui servent d’égout), merdous (égout, fossé). Peut-être est-ce la raison de la dénomination de l’Impasse du Cagou …

La Cabriera : Mentionné au XVème sur un chemin allant à Royret (voir Rouire), près de l’étang de l’Olivier. Egalement écrit Cabriars, Los Cabreyrolos … De toute évidence, un lieu où les chèvres étaient présentes (élevage). Au XVIème siècle, était cité le defens de Cabris …

Cadaruch : Comme la précédente, une appellation disparue, mentionnée au XVème siècle comme un defens situé derrière la fontaine de Sulauze. Dans le Midi, Cadarau signifie un ravin, un torrent à sec, à rapprocher probablement de Cadarache, issu du latin cataracta : cascade, chute d’eau.

Campouet : Cité à la fin du Moyen Age et non localisable. Cependant, cette appellation qui se rapporte au champ, pourrait être identique à Champeau, un lieu-dit de Rassuen dont le nom s’est égaré au cours du XXème siècle.

Le Cargadou : Plages de Monteau et de Jeanone, étang de Berre. Cargadou en provençal : endroit où l’on charge. Ancien port d’Istres, déjà signalé en latin au XVème siècle : ad cargatorium … Jeanone : prénom, sobriquet, diminutif de Jean.

Al Cayron : XVème siècle, situé vers Saint-Jean, Montméjean. Du provençal caire, cairoun, queiron : bloc de pierres, lieu pierreux, roche …

La Condamine : Quartier situé autrefois au bas de l’Oratoire, autour de l’actuel boulevard Aristide Briand. Terme fréquent en Provence, signifiant une bonne terre réservée à un usage particulier (souvent exempte de taxe et parfois partagée avec le seigneur à l’époque féodale). Du latin cum (avec) et dominus (maître, propriétaire) ou dominius (droit de propriété). Le terme semble mentionné pour la première fois au XVIIIème siècle lors de l’acquisition d’un pré par la famille Dedons.

La Coquillarde : Nom d’un coussoul (XIIIème siècle) qui se situait aux environs du Tubé, entre Prignan et le Boucasson, occupé aujourd’hui par la base aérienne. Du provençal couquihado, couquihardo : alouette huppée selon Charles Rostaing qui pensait également à un sobriquet faisant allusion à un comportement (coquillarde : femme qui trompe son mari en ancien français et coquillart : trompeur, voleur, libertin). Le nom figurait encore sur des cartes de 1890.

Cordieras : Appellation disparue, datant du XVème siècle et situant ce lieu vers Rassuen, Lavalduc. La plupart des lieux-dits et des rues nommés La Cordière se rapportent au cordier (lieu où se trouvait un professionnel du cordage ou bien où l’on pouvait ramasser dans la nature des liens pour en faire).

Le Cros de Leyrac : Au nord-ouest et à proximité de l’actuelle ferme de Sulauze. Ecrit ainsi au XVIIIème siècle. C’est probablement dans ce cros que se tenait la chapelle disparue Sainte-Marie d’Alairac mentionnée en 1054. Alairac : du nom romain Alarius, probable propriétaire d’une villa dans ce secteur, avant l’édification de la chapelle.

Cucanel : Cité à la fin du Moyen Age et non localisable. De la racine ligure kukk (hauteur, sommet, butte …) qui a donné Cuque près d’Aix et Plan-de-Cuques à Marseille.

Dagoana : Cité à la fin du Moyen Age, non localisable et difficilement interprétable.

Dautaloux : Cité à la fin du Moyen Age et situé vers Montméjean, Vignes Vieilles. En provençal daut désigne une partie haute … Le reste peut se rapporter au loup, autrefois fréquent, et craint. Des récompenses étaient offertes par tête d’animal tué. Dans le duché du Nivernois, des terres, fiefs nommés Dauteloux avaient pour synonyme Hauteloup. Elles étaient situées en hauteur et à Istres pourraient être celles également dénommées Las Autas (voir ce nom).

Les Deux Frères : Les Frères ont souvent été employés par les pêcheurs pour nommer des rochers placés côte à côte sur une falaise de rivage ou au bord de l’eau. C’était le cas à l’étang de l’Olivier, entre la Grosse Roche et Enghun.

Le Dextret : Cité à la fin du Moyen Age et non localisable. Du latin de-strictus. Appellation équivalente du Destet que l’on trouve à Saint-Mitre et près de Mouriès et qui dénomme un défilé, un passage étroit (du provençal estré : chemin resserré, étroit).


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Al Fanc, Al Fanch : XVème siècle, situé vers Saint-Jean, Montméjean. Fanc en ancien français est une fange, soit la boue ou un lieu assez creux pour être souvent boueux (fango en provençal) … Le Mistral, vent qui assèche, est surnommé manjo-fango (mange-boue).

La Folie : Rassuen. Nom d’un lieu-dit vaguement situé entre Junas et le hameau. Beaucoup de sites et de quartiers possèdent en France cette ancienne appellation. Le terme provient selon les lieux-dits et les auteurs du latin folia : feuillage pour situer une construction rudimentaire faite de branchages par les paysans. Mais la Folie s’adresse aussi à une ancienne maison de plaisance follement coûteuse ou d’une terre ingrate où seuls les fous pouvaient trouver la motivation pour la cultiver.

Les Fregneaux : Mentionné sur la carte de Cassini entre Sulauze et Saint-Etienne. Peut-être un rapport déformé avec les pâturages d’agneaux ou avec le frêne, appelé fragne dans certaines régions du centre de la France. Cependant, en Provence le frêne se dit fraisse, fraisso … Charles Rostaing supposait plutôt un nom de personne (Fraignaud par exemple).

L’Homme Mort : Vers les Heures Claires existait autrefois ce lieu-dit aujourd’hui urbanisé. L’appellation est désuète. Il faut l’entendre par orme mort (ome, aume, oume … noms provençaux de l’orme). L’un des propriétaires (à la fin du XVIIème siècle) de parcelles dans ce quartier se nommait Lamort.

Icard : Nom de personne et d’un mas appartenant à Jean Joseph Icard en 1789. Ecrit Ycard sur la carte de Cassini, ce mas correspond aujourd’hui au domaine agricole du Grand Bayanne.

Lort Dal Portal : Appellation disparue, mentionnée au XVème siècle et vaguement située entre Rassuen et Lavalduc. Le portail des lauriers (ou près des lauriers) … en ancien français.

Miegalen : Un lieu-dit oublié dans l’actuel quartier des Heures Claires. Ecrit Miech Galeus en 1789, que Charles Rostaing a traduit par semi-boiteux et par un probable sobriquet de personne.

Le Molinet, Los Molinet : Les Mollinets en 1571 … Du provençal moulinet : petit moulin. Il y avait autrefois la draille du Moulinet, près de l’actuelle gare d’Istres. La draille avait été fortement perturbée par le choix de l’emplacement de la gare en 1875 et par la voie de chemin de fer Port-de-Bouc – Miramas. Les vestiges de l’ancien moulin ont disparu lors de la création du passage souterrain avenue Guynemer, inauguré en 1978. Il existait à la fin du Moyen Age un autre lieu-dit dénommé Molinet. On peut voir les vestiges de ce moulin sur l’actuel chemin du Cros de la Carrière qui se nommait en 1856 chemin des Moulinets.

Mourre : Au nord de l’étang de l’Olivier. Ce terme apparaît au XVIIIème siècle sous la forme Defens (voir Deven) du Mourre. Ecrit également Defens du More vers 1725 dans un document décrivant les limites entre la commune d’Istres et le fief de Sulauze. Mourre a une double signification en provençal : museau, groin et colline, rocher pointu. C’est un toponyme fréquent en Provence qui désigne le plus souvent une avancée rocheuse en forme de museau.

Nanfans : Mentionné Traversa des Nanfans au XVème siècle et situé vers Saint-Jean, Montméjean. Le chemin des enfants, la traverse facile, de la petite source (nan : enfant, enfantin, nain et fan : source en provençal).

Al Pertus : Cité à la fin du Moyen Age et non localisable. Pertus, pertuis : ouverture, passage, petit col (ancien français et provençal).

Al Peyron : Cité à la fin du Moyen Age et non localisable. Dérive du provençal peiro (pierre) et se rapporte à des lieux comme le Peyreguet ou Peyremale.

Pilhausier : Cité à la fin du Moyen Age et non localisable. Charles Rostaing avait décomposé l’appellation en deux éléments : pi du latin podium : colline à sommet plat (voir Pic Maurel, Pépi, Pujeade) et Lhausier : soit un nom de personne (Lausier), soit l’auze, lause comme à … Sulauze. Ce qui localiserait le site.

Al Pontet : Cité à la fin du Moyen Age et non localisable mais traduisible par le petit pont.

Las Ribas : XVème siècle, situé vers Saint-Jean, Montméjean. Ribas désigne en provençal une rive escarpée (qui serait ici celle de l’étang de l’Olivier) mais aussi un grand talus et le penchant d’un coteau.

Rouire : Ancien lieu-dit au nord-ouest de l’étang de l’Olivier. Du provençal Rouire, Roure, Roire : le chêne rouvre (nommé Royret au XVème siècle).

Tor Daurosa : Une appellation disparue, mentionnée comme defens au XVème siècle vers Rassuen, Lavalduc et qu’il faut probablement lire Tor d’Aurosa. De tor : tertre, colline et aure, auro : vent, soit la colline ventée (ancien français, provençal). Mais ce pourrait être un nom de personne, il existait une famille noble nommée Porta d’Aurosa à Arles au XIVème siècle.

Le Viol : Ancien lieu-dit figurant sur le cadastre de 1791 et se situant vers les actuelles Heures Claires (Saint-Martin, Saint-Pierre). Aucune crainte … Le viol désigne en ancien français et en provençal un chemin (du latin via : même sens) ainsi qu’un passage (servitude) au sein d’une propriété privée.

Vulturno : Appellation désuète de la colline qui héberge les chapelles Saint-Etienne et Saint-Michel. Charles Rostaing élimina immédiatement le rapprochement facile avec le charognard (vultur : vautour, pillard en latin). Ses explications s’orientèrent vers les racines ligures vol, vul (hauteur) avec deux exemples. Le premier est d’origine italienne : le Mont Vultur, un volcan éteint séparant les anciennes régions d’Apulie et de Lucanie. Au pied de ce mont, des cultures vinicoles produisent aujourd’hui un vin rouge étiqueté Aglianico del Vulture. Le second exemple concerne les Alpes-de-Haute-Provence et la ville de Volx, adossée à un massif rocheux : le Rocher de Volx (dit Notre-Dame de la Roche) où semble avoir été construit le premier village.


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