TOPONYMIE
Ou l’histoire d’Istres par les noms.
 
LE VIEIL ISTRES (centre ancien)
 

Le Vieil Istres comportait autrefois des noms de rues (sans plaques). Voici toutes ces appellations recensées du XVIème au XIXème siècle. Certaines n’ont pas changé (ou presque), d’autres sont difficilement identifiables ou peuvent être identiques :

Grande Rue des Fabres, rue du Puits des Fabres, rue Traversière des Fabres, rue Buou-Voli (1), rue sous les cloches, rue du Four de la Place, rue Salpétrière, rue du Soute, rue de la Maison Curiale, rue Mistral, rue des Pénitents Blancs, rue des Pénitents Gris, rue de la Roque, rue du Four d’en Bas, rue Bellevue, rue de la Glacière, rue Nicole, de Nicol, du Puits de Nicol(2), rue du Portail Neuf, rue Juiverie, rue de la Porte d’Arles, rue de la Porte Sainte-Catherine, rue de l’Hospital, rue de l’Hôpital Vieux, rue à la Bourgade, rue Rampe-Cul, rue de Malbassac (2), rue Matheron, des Motheron (2), rue du Four Neuf, rue Sainte, rue Saint-Pierre, rue de l’Eglise, rue du Château-Vieux, rue Croix de Méreville, rue du Pacte d’Arles, rue de Marat (3), rue de la Montagne (3), rue Tranquille, rue Glissante, rue Neuve, rue Haute, rue Basse, rue Droite, rue du Clapier, Plan de Gaudins (2), cul-de-sac Audier (2), impasse des Prisons, rue des Anciennes Prisons, place aux Herbes, place Royale, place de l’Eglise , Porte Eygadier

(1) Buou-Voli : le bœuf volé en provençal … à moins que le scribe n’ait confondu avec buou-oli : surnom de la chouette effraie qui, autrefois, logeait souvent dans les clochers des églises.
(2) Noms de personnes.
(3) Noms attribués durant la Révolution.


Voyons les noms actuels avec des places récemment créées lors de la réhabilitation du Centre Ancien et en détruisant quelques ruines …

 
1. Les Rues du Vieil Istres

Rue Matthieu Aguillon : Précisément Louis Matthieu Aguillon (1818-1893), tonnelier de profession et maire d’Istres de 1874 à 1878 puis de 1884 à 1885. Il démissionna de son poste en février 1885 tout en restant au conseil municipal … Mais il le quitta définitivement en novembre 1885, suite à une désaccord avec son remplaçant (Antoine Grimaud) qui venait d’interdire les processions dans notre commune. Autrefois, la rue du Four Neuf.

Rue de l’Ancien Hôtel de Ville : Rue menant à l’ancienne mairie qui se tenait dans la rue mitoyenne Alfred Courbon.

Rue Justin Beaucaire : Anciennement la rue Haute. Rebaptisée ainsi en 1960 et en l’honneur du maire d’Istres de 1912 à 1919, membre fondateur des Amis du Vieil Istres en 1947, président fondateur de l’Oeuvre des Pupilles de l’Ecole Publique, président du groupe éducatif La Vérité (qui prit ensuite le nom de La Libre Pensée), officier d’Académie (en 1911), officier de l’Instruction publique et chevalier du Mérite agricole en 1922. Justin Beaucaire (1871-1954), pharmacien de profession, possédait son officine dans cette rue. Au n°8, ont habité les parents du célèbre maire Félix Gouin. Une plaque a été posée au dessus de la fenêtre par les AVI.

Rue Brisée : Elle nous offre deux virages à angles droits, probablement dus à des constructions qui ont brisé sa trajectoire initiale. Autrefois la rue des Motheron : vieille famille istréenne dont on connait le prénommé Balthazar (1534-1572) qui fut un pensionnaire de la Maladiero (annexe de la chapelle Saint-Sulpice qui servait d’hôpital pour les lépreux du XVème au XVIIème siècle). Mais n’oublions pas Jean et Bertrand Motheron, tous deux ménagers et plusieurs fois consuls d’Istres au XVIème siècle.

Rue Alfred Courbon : Anciennement la rue Basse, rebaptisée ainsi en 1960 pour rendre hommage à un conseiller municipal du maire Louis Albert David (1908-1912) et surtout au chef de l’Harmonie Municipale (la fanfare du village en ce début du XXème siècle). Rentier et professeur de musique, Alfred Courbon (1871-1942) fut également le fondateur (et directeur jusqu’en 1932) du cinéma Le Musica, utilisé en parallèle comme salle des fêtes jusqu’à la construction du Casino (théâtre de l’Olivier). Le Musica (aujourd’hui détruit) prenait place à l’angle des rues Joseph Tournon et Abel Aubrun. Il porta ensuite d’autres appellations (Hollywood, Mistral).

Rue de la Cure : Située sous Notre-Dame de Beauvoir, la Cure était le lieu où habitait le curé ou un membre gestionnaire de la paroisse. Déplacée en 1905 à l’extérieur du centre ancien, la maison curiale (propriété municipale) fut louée (après avoir été compartimentée) puis vendue en 1958. Cette rue pourrait être l’ancienne rue dite de la Glacière (construite à la fin du XVIIIème siècle suite à une épidémie de paludisme due aux marécages au sud de l’étang de l’Olivier et à l’insalubrité des ruelles du Vieil Istres).

Rue Alphonse Daudet : Autrefois : la rue de la Place. Puis en 1960, elle fut ainsi baptisée pour rendre hommage à l’écrivain provençal (1840-1897), célèbre entre autres pour ses Lettres de Mon Moulin et Tartarin de Tarascon. La rue abrite le centre d’art contemporain qui a pris place en 1993 dans un hôtel de notables istréens, rénové au XVIIIème siècle (Louis XV) alors que le bâtiment initial est antérieur au XVIIème siècle.

Grande Rue des Fabres : Fabre est issu du latin faber : artisan. Dans beaucoup de villages, cette dénomination rappelle que la rue comportait le plus souvent un forgeron ou un maréchal-ferrant … ce qui pouvait être le cas dans cette artère réputée pour avoir été l’une des plus commerçantes du Vieil Istres. Mais cette rue s’écrivait autrefois au singulier (Fabre) car c’est un nom de personne qui s’adresse en fait à une ancienne famille du Vieil Istres. On connait entre autres Nicolas Fabre, élu à plusieurs reprises consul d’Istres au XVIème siècle. Autrefois, les notables léguaient leur nom à la rue où ils habitaient, tels les anciens quartiers Malbassac, Motheron … La Grande Rue des Fabres a porté selon les époques et avant le XIXème siècle, les appellations de Rue Grande et Rue Droite. La Traverse des Fabres et la rue du Puits des Fabres sont liées à ce nom de personne. En effet, cette dernière a également porté la dénomination : rue du puits de Nicol … Nicol étant l’abrégé de Nicolas … Fabre. Le Cul-de-sac des Fabres est une impasse reconnaissable à son arche d’entrée.


De gauche à droite : la Grande Rue des Fabre, l’arche de l’impasse des Fabre et la rue de la Salpétrière.         


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Rue Farnarier : Nom de personne et du fournier qui habitait cette rue au XIXème siècle. Autrefois : la rue du Four d’en Bas, la rue du Four Vieux qu’il ne faut pas confondre avec l’actuelle rue du Vieux Four. Le fournier est un ancien métier, ancêtre du boulanger. Dans son four, il faisait cuire le pain à partir des pâtes apportées par ses clients. Le four se tenait à l’angle des actuelles rues des Bourras et Farnarier, aujourd’hui : une … boulangerie !

Originaire de Lançon, le fournier Jean Joseph Farnarier avait racheté en 1816 une maison proche de cette boulangerie pour y loger. Elle fut héritée par son fils Joseph Léon Farnarier puis par son petit-fils Ambroise Hilaire Farnarier, tous deux boulangers … la famille Farnarier léguant ainsi leur nom à cette rue.

Valentine Farnarier (1863-1950, fille d’Ambroise Hilaire) s’était mariée en 1912 avec un journaliste nîmois : Marie-Paul Ferrouil de Montgaillard, dit Pierre de Montgaillard (1834-1919). Le couple habitait à l’actuel n°8 de la Place des Carmes. Lors du siège de Paris (septembre 1870 – janvier 1871), la capitale cernée par les prussiens, était isolée et coupée du reste du territoire français. Pour nouer le contact avec les troupes françaises et distribuer le courrier, les parisiens encerclés usèrent de stratagèmes. Le choix s’est porté principalement sur les montgolfières. Pendant le siège, il y eu 64 expéditions aériennes emportant en tout 155 personnes. L’Istréen Pierre de Montgaillard (alors adjudant au 221ème bataillon de la Garde nationale) faisait partie le 7 décembre 1870 du 38ème ballon (la montgolfière Denis Papin). Il réussit à franchir les lignes ennemies et déposer les dépêches à Tours.

Rue Théophile Félix : Une ancienne rue sans nom qui trouva son appellation en 1960 pour commémorer un Istréen (1900-1944) lâchement fusillé (avec Louis Vigne et le vietnamien Dam-Dinh-N’Gan) par les Allemands en fuite le 21 août 1944 devant le Portail d’Arles.

Rue Francisco Ferrer : Catalan né en 1859 à Alella, Francisco Ferrer posséda de nombreuses casquettes (libre-penseur, franc-maçon, syndicaliste …). Il est surtout connu pour avoir fondé l’Ecole moderne en 1901, basée sur la mixité et l’égalité sociale. Accusé injustement d’être l’instigateur des grèves et des émeutes sanglantes dues à des protestations contre le gouvernement espagnol qui s’engageait dans une guerre contre le Maroc, il fut exécuté le 13 octobre 1909. Son procès sera révisé et la sentence reconnue erronée en 1912. Cette rue a porté autrefois les appellations de rue Sainte, Rue Saint-Pierre, rue du Temple de la Raison à la Révolution … puis rue de l’Eglise jusque vers 1910 environ où le maire Albert David décida de l’appellation Francisco Ferrer. Mais durant la Seconde Guerre mondiale, le maire Lucien Begou mis en place par le gouvernement de Vichy, la rebaptisa rue de l’Eglise. C’est en 1960 que cette artère du Vieil Istres a retrouvé le nom du libertaire espagnol.

Rue Juiverie : En souvenir d’une rue où habitait une communauté juive vers le XIIIème siècle (première mention en 1283 selon l’ouvrage du docteur René Beaucaire). Cette communauté aurait obtenu de l’archevêché d’Aix le droit d’établir une synagogue et un cimetière. Les recherches de René Giroussens ont ensuite démontré la présence de plusieurs Juifs dans cette rue d’Istres : Moïse Durand (en 1378), Salomon Nasin et Nathan Vitalis (en 1400), Josse Isaac (1476) … ces personnes étant des agents de la seigneurie d’Istres (fermiers, trésoriers) ou des commerçants. Le quartier de la Juiverie n’apparait officiellement dans des textes qu’en 1484 et sous la forme : loco Dicto in Judea (lieu dénommé en Judée).Cette rue prit le nom de Théophile Félix en 1946 (voir cette rue du Vieil Istres) puis en 1960, elle fut nommée rue Charloun Rieu … avant de retrouver plus tard son appellation initiale. Le félibre ne sera pas oublié pour autant (voir allée Charloun Rieu).

Rue Neuve, du Portail Neuf et du Puits Neuf : Une rue nouvelle … du moins qui a dû l’être il y a quelques siècles. Il en est de même pour les deux autres : Portail (nouvelle entrée créée en 1665 à l’est du Vieil Istres) et Puits (nouveau forage creusé vers 1610). La rue du Portail Neuf fut baptisée rue du Musée en 1960 jusqu’à ce que celui déménage en 1989 à la place du Puits Neuf (voir place José Coto). La Rue Neuve porta également une autre appellation de 1960 à 1982 : Rue Albert David (voir détails dans la Rue Camille Pelletan).

Rue d’Orient : Une autre appellation simple … Cette rue descendante est située à l’est de Notre-Dame de Beauvoir.

Rue de la Roque : Roque provient du latin populaire rocca et désigne un lieu où la roche est à nu, bien visible, ayant une forme remarquable mais de taille moins importante que le Roucas comme à Vitrolles. Cette rue mène donc vers le Rocher et par extension au château médiéval qui trônait à côté de Notre-Dame de Beauvoir. En 1937, elle fut baptisée durant quelques décennies Rue Edouard Vaillant avant de reprendre son appellation initiale, lors de la réhabilitation du Vieil Istres. On lui dédiera alors en 1993 une traverse créée après la destruction de quelques ruines (voir traverse Edouard Vaillant). L’Impasse de la Roquette est située à côté de la rue de la Roque.

Rue Saint-Jacques : Une rue qui rend hommage à Saint-Jacques de Zébédée, dit aussi Saint-Jacques le Majeur, l’un des 12 apôtres, célèbre par le pèlerinage devenu tradition dès le Moyen Age, suite à la découverte de son tombeau à Santiago de Compostela en Espagne.

Rue de la Salpétrière : Usine ou entrepôt de salpêtre (du latin sal : sel et petrae : pierre). Ce sel de pierre n’est autre que du nitrate de potassium qui mélangé à du charbon de bois et à du soufre servait à fabriquer de la poudre à canon. Y a-t-il eu une usine ou un entrepôt dans le Vieil Istres ? Le salpêtre se forme naturellement sur les vieux murs humides … C’était peut-être tout simplement le cas dans cette ruelle étroite et ombragée … Elle est reconnaissable à son passage couvert. Mais un dépôt ou magasin est probable puisqu’elle se nommait encore en 1865 rue du Soute … Une rue cul-de-sac présentant des défauts d’aération et des foyers de miasmes jugés dangereux pour la santé publique. Aussi, plusieurs immeubles ont été détruits à la fin du XIXème siècle pour ouvrir cette rue sur l’actuel boulevard Paul Painlevé.


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De gauche à droite : L’impasse Audier, la rue Neuve et la rue Alphonse Daudet.         


Rue Sous les Cloches : Elle passe évidemment sous le clocher de Notre-Dame de Beauvoir … à l’est de l’église.

Rue de la Terrasse : Une rue ainsi nommée pour le terre-plein qu’elle offre en accédant à l’église. Autrefois la rue du Fort-Vieil.

Rue Torte : Torte désigne souvent en toponymie un flanc de montagne sinueux, un chemin en lacets. C’est le cas pour cette rue … tortueuse qui fait un esse avant de nous offrir un virage à l’équerre. En 1960, elle fut baptisée rue Marcel Cerdan (célèbre boxeur français, champion du monde des poids moyens, amant d’Edith Piaf et décédé en 1949 aux Açores dans un accident d’avion). Puis elle reprit son appellation initiale lors de la réhabilitation du Vieil Istres au début des années 80.

Rue du Vieux Château : Rue qui menait à l’ancien château médiéval au sommet du centre ancien et à côté de l’église.

Rue du Vieux Four : La rue du four communal (daté de 1634) avant la construction probable d’un autre … four.


 
2. Les impasses du Vieil Istres

Impasse Audier : Une impasse sans prénom … où habitait la famille Audier, originaire de la Tour d’Aigues (Vaucluse) et qui s’était établie à Istres, suite à un mariage entre Joseph Audier et l’Istréenne Marthe Autheman, le 7 mai 1691. La descendance se liera par mariage à une autre famille noble istréenne en 1771 : les Cappeau (Voir Chemin de Capeau).

Impasse Honoré Aymès : Barthelemy Honoré Aymès (1822-1898) boulanger, propriétaire et maire d’Istres de 1870 à 1872. A ne pas confondre avec son neveu : Guillaume Honoré Aymès, maire d’Istres de 1881 à 1884 puis de 1897-1908 (voir Traverse Honoré Aymès).

Impasse Louis Vigne : (1881-1944). Appellation datant de l’année 1960, en mémoire d’un Istréen lâchement fusillé (avec Théophile Félix et le vietnamien Dam-Dinh-N’Gan) par les Allemands en fuite le 21 aout 1944 devant le Portail d’Arles.


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3. Les places du Vieil Istres

Place Bellevue : Une rue presque au sommet du Vieil Istres et au-dessous de Notre-Dame de Beauvoir, là où il fait beau voir. Cette rue dite Place Bellevue mène à la … Place Bellevue, située sur l’ancien emplacement de la chapelle des Pénitents Blancs avec table d’orientation et vue panoramique.

Place Joseph Bonjean : Appellation donnée en 1982 lors de la réhabilitation du centre ancien. Joseph Bonjean ne fut pas un véritable homme public mais plutôt un Istréen modeste (1867-1943). Cultivateur attaché à son terroir, il eut le mérite d’élever 23 enfants dans des périodes difficiles et sans les aides financières actuelles. L’appellation rend également hommage à cette famille nombreuse. Sur cette place, on peut constater les vestiges d’un moulin à huile et d’un vieux four. Joseph Bonjean fut également un conseiller municipal du maire Honoré Aymès (1897-1908) et le propriétaire de la demeure hébergeant le musée René Beaucaire.

Place (et Rue) des Bourras : Ancienne rue Malbassac (nom de personne). En 1910, la place fut nommée Victor Leydet (1845-1908), homme politique français, adjoint du maire d’Aix-en-Provence, député et sénateur des Bouches-du-Rhône. Il deviendra ensuite le vice-président du Sénat. Puis en 1982, cette place a repris son appellation initiale et désigne le lieu où résidait la confrérie (fondée au XVIème ou XVIIème siècle) des Pénitents Gris dit Bourras. Ils revêtaient une robe en chanvre nommée bourras à cette époque alors que les paysans utilisaient ce textile pour stocker leurs récoltes. Le rapport avec leur habit qui se terminait en bout ras au ras du cou a été jugé fantaisiste. Depuis 1981 sur la place, trône la fontaine aux quatre dragons, anciennement positionnée sur la place de la première mairie (Boulevard de la République). Construite en pierres de Cassis en 1847, cette fontaine est surmontée d’une obélisque et d’une étoile à 5 branches. La partie sud de la rue des Bourras a porté quelques années à partir de 1960, le nom de Aimé Paul, un médecin istréen.

Place de Canolles : Dénommée en 1995 suite à la démolition de quatre immeubles vétustes qui ont créé cette nouvelle nouvelle place, supprimé l’impasse Farnarier et ouvert la traverse Edouard Vaillant. Ancien propriétaire istréen, Gustave Bonnegrace de Canolles possédait des terres qui s’étendaient de Sainte-Catherine aux Arnavaux via le Castellan. Elles ont été rachetées à sa progéniture le 31 janvier 1962 en vue de l’aménagement du rivage sud de l’étang de l’Olivier et de la construction des HLM du Castellan. Pour l’anecdote, un procès avait débuté en 1949 avec la municipalité. Le litige s’adressait à une annexe du théâtre de l’Olivier construite sur leurs terres par les Allemands durant la Seconde Guerre mondiale. … Malgré appel et pourvoi en cassation en 1958, la municipalité resta condamnée à verser 220 000 francs d’amende plus intérêts et à s’acquitter de 100 000 francs supplémentaires pour les honoraires des avocats de la partie adverse !

Place José Coto : Ancienne place du Puits Neuf qui a longtemps hébergé les viguiers de la ville ainsi que le musée archéologique René Beaucaire de 1989 à 2012 (conçu par les Amis du Vieil Istres). La place a ensuite été dénommée José Coto (1949-1999) en 2000 pour rendre un hommage à une personne de cœur, frère d’Alain Coto (ancien adjoint au maire). Décédée d’une crise cardiaque, José habitait cette place où il était très estimé par l’ancien maire Bernardin Laugier et Martine Sciallano, ex-conservatrice du musée.

Place Henri Feraud : Ancien conseiller municipal (1914-1987) de Félix Gouin, animateur de nombreuses associations. L’une des mémoires de la ville et, toujours dévoué, cet artisan peintre a participé aux décors des spectacles du Casino, au livre Istres en images, au Comité des fêtes … C’était autrefois : l’impasse des Prisons (vers 1865). Mais en 1965, on l’appela impasse du Vieux Four sur une demande des habitants qui jugeait l’appellation peu agréable. Enfin, en 1991 lors de la réhabilitation du Vieil Istres, après la destruction de quelques maisons vétustes, cette impasse est devenue la Place Henri Féraud.

Place Léon Julien : Appellation donnée en 1982 lors de la réhabilitation du centre ancien. Léon Julien (1885-1968), menuisier de profession, fut le 3ème adjoint du maire Félix Gouin après la Seconde Guerre mondiale et jusqu’en 1957.

Place Alexandre et Lydie Strambio : Deux anciens amis du Vieil Istres. Alexandre (1922-2009) fut un grand militant istréen contre les nazis, héros de la Résistance et de la déportation en Allemagne (camps de Neuengame et Sachsenhausen jusqu’en avril 1945). Il était soutenu par son épouse Lydie, investie dans de nombreuses manifestations culturelles dont le théâtre et le Vieil Istres, son quartier d’origine. Cette place avait été créée en 1982 suite à réhabilitation du centre ancien. De 1982 à 2009, elle portait l’appellation René Cassin à qui la municipalité a dédié ensuite le rond-point à l’entrée des Bellons.

Place Auguste Tronc : Appellation donnée en 1982 lors de la réhabilitation du centre ancien, en hommage à un ancien conseiller municipal (Félix Gouin) et à un agriculteur qui fut un président dévoué du Syndicat agricole. Médaille d’honneur départementale et communale en 1954, récompensant ses 25 premières années de services municipaux.


A gauche : la place et la rue des Bourras. A droite : la traverse Edouard Vaillant.         


1984, lors de la Santa Estello (congrès annuel du Félibrige), la reine d’Arles remet à Louis Rieu la Cigale d’Argent représentant
son accession au rang de Mèstre en Gai Sabé (Maître en Gai Savoir), une distinction qui reconnait
les mérites littéraires de l’auteur provençal. A droite : Francisco Ferrer.         


 
4. Les traverses du Vieil Istres

Traverse Louis Rieu : En hommage à un grand félibre et poète istréen (1905-1989). Louis Rieu fut l’un des membres fondateurs des Amis du Vieil Istres en 1947, année où il fut décoré des Palmes académiques. Ce fut également le premier président de l’Escolo dis Arnaveu lors de la fondation de l’association le 4 avril 1975. En 1972, on a retenu sa proposition : nommer Lou Trelus le groupe folklorique istréen en cours de création et à l’aube d’une destinée qui allait s’avérer internationale. Nom attribué en 1991 à cette traverse nouvellement créée suite à la destruction de quelques ruines.

Traverse Edouard Vaillant : Homme politique français (1840-1915). L’un des élus de la Commune de Paris pendant laquelle il s’attacha à réorganiser les écoles. Condamné à mort lors de la semaine sanglante (1871), il s’exilera en Angleterre pour retourner en France en 1880 après une amnistie. Il deviendra alors membre fondateur de la SFIO et député dès 1893. L’appellation date de 1993 et fait suite à la démolition de quelques ruines (voir Place de Canolles).


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